2020-03-01 – Bulletin paroissial

LE CARÊME CHRÉTIEN

Pour débuter, laissez-moi vous faire une confidence. Je suis toujours un peu étonné et interpellé quand, presque à chaque année, les médias font état du début du Ramadan musulman et que jamais on ne parle du début du Carême chrétien. Serait-ce que ce temps est tellement tombé dans la désuétude et l’oubli pour nous, qu’il ne vaut plus la peine d’en parler ? Il serait peut-être temps qu’on le redécouvre …

Les penseurs (philosophes) de différentes civilisations, longtemps avant et après Jésus, nous recommandent tous de pratiquer la sobriété dans le boire et le manger pour avoir un meilleur équilibre de vie physique, intellectuelle et même spirituelle. Le guide alimentaire canadien va dans ce sens. Ce n’est donc pas spécifiquement chrétien d’en parler. Une bonne ascèse de vie est importante pour tous. Alors qu’a de particulier notre carême ?

Jésus nous dit : « Comme le Père, en effet, a la vie en lui-même, ainsi a-t-il donné au Fils d’avoir, lui aussi, la vie en lui-même. » (Jn 5, 26) Et il déclare encore : « Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. » (Jn 10,10). Oui, notre Père nous veut pleinement vivants et il nous communique sa vie par son Fils dans l’Esprit-Saint. Notre cheminement de foi nous fait désirer accueillir le don de vie du Père. Mais tant de tentations cherchent nous faire dévier !

Le carême est ce temps où nous, les chrétiens, nous remettons nos pendules à l’heure. Quand la gourmandise, sous toutes ses formes, nous appesantit dans notre marche, le jeûne vient nous rendre plus allègres. Quand l’égoïsme nous referme sur nous-mêmes, l’aumône vient nous ouvrir aux autres. Quand les distractions de ce monde nous font oublier notre Dieu, la pénitence vient nous réorienter vers la source. Nous pourrions développer plus longuement chacune de ces trois composantes de notre carême. Rappelons-nous simplement que c’est le temps privilégié, mais non le seul, où nous favorisons en nous cet espace d’accueil et de célébration de la Vie divine à laquelle Jésus nous fait participer par sa mort/résurrection.

La vie de foi, et donc la vie spirituelle, est un “combat” contre les forces qui veulent nous égarer. Nous profitons du carême pour fourbir nos armes et participer à la victoire définitive de Jésus acquise par sa résurrection.

Notre façon de manifester ouvertement que nous sommes heureux de continuer notre chemin vers la victoire, c’est de vivre ensemble le Mercredi des Cendres. En recevant les Cendres, le 26 février, nous reconnaissons que nos seules forces ne nous assurent pas la réussite. Nous cheminerons ainsi jusqu’au Jeudi Saint (9 avril) pour célébrer l’institution de l’eucharistie. Le Vendredi Saint (10 avril) nous vénérerons la Croix de Jésus. Enfin, lors de la Veillée pascale (11 avril) et du dimanche de Pâques (12 avril), nous célébrons celui qui nous accompagne pour faire de nous des vainqueurs : Jésus, le Christ, le Ressuscité, notre Seigneur.

Bon carême, bonne marche vers un accroissement de Vie.

 

Bernard St-Hilaire
Prêtre-vicaire pour l’équipe pastorale de la paroisse Ste-Élisabeth-de-Lotbinière

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